ⓒ L’Humanité
Alors que les enseignes Auchan et Leroy Merlin, fleurons de l’empire Mulliez, traversent des difficultés financières, une nouvelle a provoqué l’indignation : l’Association Familiale Mulliez (AFM) a annoncé le versement d’un milliard d’euros de dividendes provenant de Decathlon.
Cette décision intervient alors même que les négociations salariales chez Decathlon sont au point mort. Les syndicats dénoncent l’absence d’augmentations collectives pour les employés, tandis que les actionnaires familiaux empochent une somme colossale. La CFTC, premier syndicat du groupe, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux, soulignant l’absence de fonds pour les négociations concernant les salaires des seniors, la mutuelle ou les NAO (négociations annuelles obligatoires).
La CFDT, autre syndicat majeur de Decathlon, s’est également insurgée contre cette décision, qualifiant l’annonce de «choc». Le versement de ces dividendes, prévu pour lundi, a été confirmé par une source proche de la direction de Decathlon, qui précise qu’il s’agit d’une distribution de réserves accumulées. Cette source ajoute que les plus de 60 000 collaborateurs de Decathlon sont également actionnaires et bénéficieront de cette distribution.
Cependant, cette explication n’a pas convaincu les syndicats, ni apaisé la polémique. La direction de Decathlon justifie sa décision par une «gestion équilibrée de l’entreprise», assurant que cette distribution est possible grâce à une solide base financière, tout en maintenant les investissements dans la croissance. L’AFM, quant à elle, n’a pas souhaité commenter la situation.
Face à cette situation, la CFDT a renouvelé sa demande aux parlementaires français de créer une commission d’enquête afin d’examiner précisément l’utilisation des fonds publics par les différentes enseignes de l’AFM. Cette affaire met en lumière les tensions grandissantes entre la gestion familiale des entreprises Mulliez et les préoccupations sociales de ses employés.