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Le monde du journalisme québécois a été secoué par la révélation qu’un tueur à gages, Frédérick Silva, avait mis à prix la tête du journaliste Daniel Renaud pour 100 000$. L’information, révélée par La Presse, a suscité une vague d’indignation parmi les politiciens. Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a qualifié la situation d’«extrêmement grave», soulignant la désorganisation croissante du crime organisé au Québec.
Le plan, élaboré en 2021, consistait à tendre un guet-apens à Renaud, qui couvrait le procès de Silva. La Sûreté du Québec a alerté le journaliste en 2022. Le premier ministre François Legault a réagi en insistant sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le crime organisé.
Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur inquiétude. Marwah Rizqy, députée libérale, a rappelé l’importance du rôle des journalistes dans une démocratie saine. Vincent Marissal, ancien collègue de Renaud à La Presse, a souligné que le journaliste, même s’il n’était pas le plus tapageur, dérangeait visiblement par son travail rigoureux.
François Cardinal, vice-président de La Presse, a décrit Renaud comme «les yeux et les oreilles du public» lors du procès de Silva. Bien que Silva ait initialement envisagé l’assassinat, il aurait finalement annulé le contrat. Le journaliste, fort de 36 ans d’expérience, est spécialisé dans la couverture du crime organisé.
Cet incident rappelle d’autres tentatives d’assassinat contre des journalistes au Québec, notamment celle de Michel Auger en 2000 et de Jean-Pierre Charbonneau en 1973. Ces événements soulignent les risques inhérents à ce métier, tout en soulignant l’importance de la liberté de la presse.
Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Éric-Pierre Champagne, a déclaré que cette menace touchait toute la profession. L’incident a relancé le débat sur les mesures à prendre pour protéger les journalistes et lutter contre la criminalité organisée.