Les réalisateurs Scott Beck et Bryan Woods, connus pour leur travail sur des courts-métrages et des séries B, ont récemment suscité un grand intérêt à Hollywood grâce à leur scénario pour ‘Sans un Bruit’, un des films à concept les plus rentables de ces dernières années. Avec un budget de 45 millions de dollars pour leur nouveau projet, ‘Heretic’, mettant en vedette le très recherché Hugh Grant, les attentes étaient élevées, surtout après la déception de ’65 : La Terre d’avant’. Cependant, ‘Heretic’, qui sortira le 27 novembre, s’annonce comme une excellente surprise, évoquant le style des meilleurs films de M. Night Shyamalan.
L’intrigue se concentre sur deux jeunes femmes mormones, interprétées par Sophie Thatcher et Chloe East, qui se lancent dans une mission pour recruter de nouveaux membres. Leur dialogue initial évoque les défis auxquels les cultes religieux sont confrontés dans la société moderne, où la spiritualité est souvent mise à l’épreuve par des perceptions contemporaines. Au lieu de tomber dans l’horreur pure, le film privilégie un échange verbal dense, illustrant un combat idéologique entre les personnages.
Le film attire l’attention par sa mise en scène, utilisant des techniques cinématographiques innovantes pour créer une atmosphère de tension. Les réalisateurs ont réussi à insérer des moments d’humour tout en maintenant une gravité dans les échanges, rendant les longues scènes captivantes. Cependant, à partir de la moitié du film, le récit commence à perdre un peu de sa subtilité, avec des passages qui semblent forcés, notamment la tirade finale de Hugh Grant.
Le sujet principal du film, centré sur la foi et la religion, est traité avec finesse. Beck et Woods adoptent une approche nuancée, explorant comment les croyances peuvent être à la fois une source de force et de conflit. En mettant en lumière le paradoxe de la foi dans un monde de scepticisme croissant, le film parvient à établir un dialogue sur la spiritualité contemporaine.
‘Heretic’ peut être perçu comme une fable moderne qui interroge la nature de la croyance et la perception que nous en avons. Il pose des questions sur notre rapport à la religion à l’ère d’internet, où l’hypocrisie des croyances est souvent mise en avant, et où chacun peut devenir l’hérétique de quelqu’un d’autre. Le film pourrait très bien résonner avec ceux qui ont déjà ressenti les effets d’une culture de guerre sur la spiritualité dans le monde numérique d’aujourd’hui.